Il a le Pays basque dans les veines et la montagne au fond du coeur. Originaire de Navarre, Ama Elur écume les sommets, de pays en pays, de saison en saison, son objectif à portée de main. Dopé au challenge, l’instructeur de ski se remémore une ascension sur terre helvétique avec son père. Rencontre entre deux lattes (de ski) à Genève.
Cherrycrew: Bienvenue en Suisse! Ama Elur est ton nom d’artiste. Qui se cache derrière ?
Ama Elur: Je viens de Navarre, en Espagne. Je suis instructeur de ski et photographe professionnel. Je travaille également dans le vertical cleaning business (ndlr: entretien des buildings moyennant cordes et elevators).
CC: D’où te vient cette passion pour la nature?
AE: D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours senti cet appel de la nature. De par ma famille, déjà; mon père était Docteur dans une station de ski. Il était lui-même passionné de montagne et d’alpinisme. On peut donc dire que mon goût de la nature, c’est lui qui me l’a transmis et c’est avec lui que j’ai fait mes premiers pas sur les sommets.
CC: Que représente le ski, pour toi?
AE: Pour moi le ski, c’est plus qu’un sport. C’est ce qui guide mon mental. Je passe tout l’été à penser à la neige, et je ne rêve que d’un hiver éternel! Plonger dans les aspects techniques de cette activité me procure énormément de sensations. C’est même devenu un puissant moyen d’expression! Au sein de la montagne, tu peux partir à la rencontre de toi-même. C’est assez unique.
CC: Tu n’hésites pas à faire des kilomètres pour changer de paysages…
AE: Je vis à proximité des Pyrénées. Cette région est donc mon terrain de jeu privilégié. Mais je me suis rendu en Argentine, en Islande, trois fois en Norvège, sur les territoires arctiques….En France à Chamonix (la Vallée Blanche) et bien entendu en Suisse. Notamment à Zermatt!
CC: Tu t’es embarqué dans une course sur le Cervin cet été…Raconte-nous…
AE: Gravir le Cervin (sommet: 4478 m) est un rêve devenu réalité. Mon père l’avait gravi avant que je sois né, en 1976. C’est l’un des récits qui a bercé mon enfance. Il avait affronté le Cervin depuis la face nord. Partir sur ses pas a été une expérience unique. On avait rêvé de faire cette course ensemble. Cet été, c’est comme si sa belle silhouette me montrait le chemin. Avec des amis, on a décidé de partir en octobre, quand les cabanes sont fermées. Le temps était instable mais nous avons pu poursuivre notre trajectoire jusqu’au sommet. Nous avons choisi le chemin le plus classique, par Hörnligrat. La deuxième partie de l’ascension a été plus ardue, en raison de la neige. Nous avons passé la nuit à la cabane Solvay (4’003 m) sur le retour. Des sensations puissantes! Comme un hommage…
CC: Et la photographie?
AE: Voilà longtemps que je shootais mes sorties. J’ai décidé de compiler mon travail sur un blog (ndlr: lien direct au bas de l’article) afin de partager mes courses et mes émotions fortes avec les gens.
CC: Tu as un côté hyperactif. Recherches-tu le côté extrême de la montagne, l’adrénaline que l’activité procure?
AE: Je suis, je dirais, un enthousiaste qui essaie de vivre du mieux qu’il le peut ce court voyage que l’on appelle la vie. Je m’emploie à donner du sens à mon existence grâce à la nature. C’est pourquoi je vis la montagne avec passion; on ne sait jamais quand le voyage va s’arrêter…Vivre le moment présent est le seul moyen ( ndlr: He literally says: ” This is the way”. Yikes, a Mandalorian!) Don’t wish it! Just live it! Je suis toujours en chemin car j’estime que notre plus grande richesse, c’est le temps que l’on a à notre disposition. C’est une valeur que l’on ne récupère jamais…alors je me dois de bien l’exploiter!
CC: Quels sont tes projets les plus fous?
AE: L’année prochaine je vais tenter la descente en ski du Mont-Blanc depuis son sommet. Puis l’Iran, le Chili et le Kamtchatka (Extrême-Orient russe) sont à l’ordre du jour.
Objectif Cervin
Norvège étoilée
Le site de Ama Elur :
amaelur.com
*Interview traduite de l’anglais
Un si bel article!