Nous on aime Dévastée. Déjà pour cette superposition de mixes en noir et blanc. Et puis pour cette jeunesse qui déconstruit les classiques pour les fondre dans un style androgyne chic.
Le fil d’Ariane de Dévastée est argenté. Et blanc. Et noir. Et au bout du fil, un monstre de la mode se prépare. Ce minotaure-là risque bien de dévorer la scène fashion d’ici quelques années. Alors retournons-nous un instant pour l’affronter. Dévastée ne chante pas sur toutes les gammes chromatiques, non! ce serait trop simple. Les stylistes sont loin du “fashion faux pas ” que représenterait « un excès de couleurs». Le label s’amuse à emboiter d’infinies variations dans le périmètres contraignant du noir/blanc. Et c’est là que le label surprend! Sa créativité en expansion a gagné en précision depuis l’année dernière.
La collection a été présentée dans un hangar du dixième arrondissement. Les tenues se font color block dans une coupe nette et structurée. Cette dernière s’égaie cependant de motifs mutins. Certains courent sur les jacquards de soie avec la spontanéité d’un enfant. Un petit fantôme souriant, semble-t-il. L’on retrouvait ce leitmotiv dans la collection printemps 2014 du label, où les imprimés joviaux l’emportaient sur l’empreinte des mains. Les broderies surpiquées s’invitent sur différents supports: laine, soie, tissus en pied-de-poule. L’on ne peut rester indifférents face aux robes blanches agrémentées d’un col claudine; leur originalité réside dans la voilette qui laisse apparaître les motifs floraux.
L’oeil s’attarde sur un manteau sombre surpiqué de broderies ingénues, lesquelles se rehaussent d’une élégance un brin asiatique par sa sa coupe droite et son col bas. L’ensemble veste et pantalons à carreaux fait ressurgir des relents punk assagis par un haut enfantin. Motifs, couleurs et matières n’hésitent pas à se juxtaposer sur une robe noire chevauchée par un haut oversize en voile transparent.
Nous ne pouvons que saluer la tension habile que la label a su entretenir entre le masculin/féminin. Le manteau oversize à épaulettes dessine une silhouette androgyne, dont la couleur bleu nuit est éclaboussé du blanc d’un col claudine brodé. La pièce qui viendra attendrir son côté boyish est un haut en soie coupé d’une voilette en tulle, accompagné de longs gants en satin blanc. L’accessoire se fait rare mais le béret vient parfois souligner la tendance boyish.
Texte: Cherry Chipper / contributeur texte: Boudjeniba Houcine
Photos: Dévastée presse
Photos graphism: Boudjeniba Houcine