Loha Saby a un visage d’ange et les idées claires. C’est avec un regard franc que la belle lève le voile sur son quotidien de mannequin à Paris. Entretien avec une New Face au succès déjà garanti.
Une chevelure châtain et légère qui s’enfouit dans le cou, par ondulations. De grands yeux d’un vert opalescent. Et la douceur du teint, qui l’emporte difficilement sur celle des traits, finement ciselés. Les appâts de la belle sont magnétiques, mais Loha n’en joue pas. Ou pas consciemment du moins. D’une première rencontre, l’on se souvient de sa fraîcheur. Car c’est qu’elle est jeune, Loha, pour arpenter sans fin les rues de Paris, de casting en casting.
Du cran, la jeune femme n’en manque pas. Le bac mathématique à peine en poche et âgée de seulement 17 ans, Loha quitte le calme de la région Rhône-Alpes pour se perdre dans la vastitude de la capitale. Elle garde pourtant de ses origines un naturel désarmant qui transparaît sur papier glacé. Aucun doute, la belle Française est de taille pour le métier; d’un posing mature, elle semble faire plier l’objectif devant la délicatesse de ses expressions. La voie semble tracée, mais certaines concessions se dessinent, notamment en ce qui concerne les études. Loha n’a cependant pas hésité une seconde à mettre son cursus académique entre parenthèses pour confronter son mètre soixante-dix-sept à la très capricieuse sphère fashion.
“J’ai vraiment commencé le mannequinat en septembre 2014”, révèle la demoiselle, qui pour première expérience est envoyée par son agence mère à Istanbul. “Je suis partie pour des éditoriaux, mais j’ai surtout posé pour des produits eshop et une marque de bijoux”. L’occasion pour la jeune Française de se frotter au marché international, très concurrentiel. Ce sera donc sans les publications tant espérées que le mannequin reviendra de son séjour stambouliote, mais enrichi d’une “première expérience” et d’une “motivation nouvelle”.
Courir dans Paris
Loha revient dans la mégapole sous de bons auspices: elle signe avec une bonne agence de la place, et enchaîne les castings. Pas moins de 3 à 4 par jours, même pour une “new face”. Et avant que de décrocher le fameux sésame pour un catwalk, les activités journalières liées au métier se déclinent de façon répétitive. A n’en pas douter, si le job fait rêver sur le papier, la réalité demande autant d’efforts que de détermination.
“Mon quotidien, narre la belle Rhone Alpine avec simplicité, c’est courir d’un bout à l’autre de Paris. Arriver et trouver deux ou cinquante filles avant toi, et attendre dix minutes ou plus d’une heure avant de passer. Présenter ton book, ton composite, donner ton nom et celui de l’agence de laquelle tu viens”.
Parfois, les nerfs sont mis à l’épreuve, surtout lorsqu’à peine majeure, Loha est confrontée aux inévitables jugements ou remarques. Mais la jeune femme n’est pas du genre à abandonner; à la gracilité de la silhouette répond une personnalité affirmée et équilibrée.
“Il faut avoir un bon mental, être bien dans sa peau, et être prête à voyager, avertit Loha. Ne pas avoir peur de l’inconnu, savoir qu’on ne peut rien prévoir dans ce métier. Être prête à se prendre des portes, car quand tu commences, ce n’est pas toujours facile. Etre confrontée à des clients qui te regardent à peine avant de crier “next” alors que tu as attendu une heure avant de pouvoir passer. Parfois, des options s’annulent au dernier moment, et tu subis des remarques sur ton physique. Tu es jugée en permanence” résume-t-elle à sans détours, avant de conclure: “Il faut savoir encaisser certains trucs comme ça. Supporter la distance, la solitude certaines fois”.
Une ville/vie de coeur
Malgré les inconvénients du métier, Loha a choisi de tester cette vie – quitte à changer de voie si ses aspirations ne trouvaient pas d’échos favorables. Mais cette option ne semble pas à l’agenda; la jeune femme venue d’une petite ville au centre du pays s’est vite adaptée aux activités bouillonnantes de la capitale. Elle aime y flâner, faire du sport et des rencontres, ou encore profiter de ses moments libres pour améliorer son anglais. Elle apprécie particulièrement, au fil des rendez-vous, découvrir des faubourgs et recoins de la ville encore inexplorés. “Etre mannequin, c’est également beaucoup d’avantages, nous avise-t-elle. Par exemple, c’est avoir tous les week end l’opportunité de sortir gratuitement. J’ai reçois régulièrement des invitations VIP dans les clubs et les restaurants”.
De quoi permettre à une jeune femme isolée de se constituer rapidement un réseau, voire des amitiés. Mais sont-elles solides? “Bien sûr! opine Loha avec conviction. Ce métier apporte énormément, tu sors beaucoup, rencontres chaque jour des personnes formidables, qui partagent ton domaine tout en ayant une expérience et un parcours différents.” La belle concède cependant s’être heurtée à des attitudes peu amènes. Il existe des mannequins hautaines, qui ne parlent pas, et qui sont dans la concurrence en permanence. Mais la plupart ne sont pas comme ça!”, complète-t-elle.
L’optimisme du mannequin aura été payant. C’est en effet par l’Oreal Paris qu’elle a été sélectionnée pour réaliser plusieurs films diffusés sur le web consacrés au maquillage et soins du visage. “J’ai adoré être maquillée par Karim Rahman et coiffée par Stéphane Lancien”, se souvient Loha. En attendant, la jolie brune fait son chemin, et rêve de pouvoir travailler avec de grosses marques. Et de citer Valentino, qu’elle admire tant, Dolce&Gabbana, ou encore Dior. “Je rêve également de shooter de jolies campagnes”, nous glisse-t-elle discrètement. “Mais chaque chose en son temps…”
Le Speed Dating
- Quels sont tes points forts sur les shootings? J’aime me concentrer sur mon expression et mon visage lors des shoots.
- Ton soin quotidien pour le visage: Pour ma peau, je dois admettre que j’ai de la chance; je n’ai jamais passé par les phases de l’acné. Je mets de la crème (bioderma) avant de dormir en sortant de la douche. Je ne porte quasiment jamais de fond de teint, j’évite de mettre trop de produits make up.
- Ce que tu fais pour garder la ligne: Je n’ai jamais fait trop attention à ce que je mangeais jusqu’à il y a quelques mois. Après l’hiver, j’étais un peu moins en forme. Depuis j’essaie de faire du sport régulièrement (abdos, fessiers, cuisses grâce aux cours de body scult), je mange équilibré et sain. Si on veut avoir une jolie ligne, rien de tel. Je pense qu’éviter les plats “gras”, les viennoiseries, fromages, sucreries et charcuterie est déjà fort efficace. En outre, j’évite les excès, et je ne grignote pas entre les repas.
Des mannequins qui t’inspirent: Je pense à Constance Jablonski et Joséphine Le Tutour, pour leurs parcours, leur beauté classique à la Française.
Tes designers fétiches: Les designers que j’admire sont pour la plupart italiens. J’aime énormément Valentino, en raison de l’élégance et la beauté qui se dégagent des tenues, et la grâce lors des défilés.
- Penses-tu pouvoir avoir une relation amoureuse qui dure avec ton métier? J’aurais envie de répondre oui bien que ce soit difficile. Un mannequin est amené à bouger tout le temps, au moins les premiers temps. La distance est le plus gros problème. Cependant, je connais beaucoup de mannequins en couple pour qui ça se passe très bien. Mais la relation que tu entretiens avec la personne a intérêt d’être forte, il faut pouvoir faire confiance, supporter l’éloignement!
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