A 73 ans, Vivienne nous la fait punk!

L’on assiste au catwalk de la très honorable Vivienne Westwood comme l’on force la porte d’un squat déjanté. Nous, on a adoré être de la fête. Vivienne nous propose une collection unisexe où les manteaux cintrés et les mini-jupes sont magnifiquement mis en valeur par des silhouettes masculines.  

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On peut avoir 73 ans et friser le code. Les codes fashion, il va sans dire. La designer britannique a coupé le sifflet à une salle scotchée par sa collection coup de poing. Un poing américain qui plus est. Le défilé s’est ouvert entre les projecteurs et les fumigènes sur les rugissements du groupe sur le podium, qui clamait le mot d’ordre: Unisexe! Vivienne refonde un corps où le mot “androgyne” n’a même pas sa place. Où les mini-jupes et les vestes peplum sont portés par les hommes. Où les franges affriolantes sont canalisées par un complet homme à rayures ultra-large.

Prenons ce look en renard blanc posé sur une tenue de bric et de broc, terminé par des derbys marron en cuir usé et oversize: la créatrice plonge les volumes dans un désarroi délicieux. Le chic se dispute la place au sleepwear, le féminin et masculin s’annihilent, le cabaret jouxte le look hipster. Les imprimés participent de ce jeu de déconstruction: animaliers ou floraux , ils rappellent l’Afrique ou l’Asie, le chic british ou les twenties parisiennes. Mention spéciale pour le look chapelier fou au tailleur et manteau extra-larges quelque peu effrayant avec son maquillage spooky.  La carte oversize est même abattue à sa limite du grotesque avec un sarouel cachemire gonflé à bloc et noyé sous un manteau marron brillant.

Difficile de rejoindre le streetstyle tant certaines pièces semblent impossibles à porter. Mais là ne semble pas résider la question. Vivienne Westwood a utilisé le catwalk comme tribune pour diffuser son manifeste libertaire. Certes les hauts-parleurs n’étaient pas invités, mais la salle était au diapason avec ses rideaux métalliques et ses faux airs de squats déjantés.

Des invités de marque n’ont pas manqué la fête: la belle blonde guerrière de Games of Thrones Gwendoline Christie a foulé le runway, tandis que Solange Knowles était en front row. La fin du défilé s’est conclu sur un ensemble mariage des plus cocasses, pour ne pas dire insensés. Un mannequin homme, le thorax enserré dans un bustier taillé pour convoler embrasse sa promise, l’actrice américaine Paz de la Huerta. Le mari de Vivienne s’est empressé de faire pareille en “poing” final. 

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Texte: Cherry Chipper
Photos: via Now Fashion
Web designer: Boudjeniba Houcine

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